Novembre 2018 – le yoga de la contemplation
Chères Yoginis et chers Yogis, En ma 46e année, après trente ans de pérégrinations pendant lesquelles je n’ai pas arrêté d’étudier, de travailler, de voyager, d’aimer, de pleurer, de rire et de partager – bref, ce processus d’apprentissage que l’on appelle la vie, je ressens le besoin de m’arrêter pour quelques mois. Ceci fait écho au ralentissement de la nature alors que nous approchons du solstice. C’est la première fois que je peux passer ma vie en revue et observer, me donner le temps d’ÊTRE au lieu de toujours FAIRE. Je sais que la plupart de mes pairs ne peuvent prétendre à un tel luxe, et j’en ai conscience.
Le merveilleux stage de permaculture que j’ai eu la chance de faire en septembre m’a vraiment aidée à comprendre que dans la nature, on ne saurait rien forcer. Vous préparez la terre, vous plantez une graine, vous la nourrissez, et vous attendez. Si tout va bien, une plante pourrait bien pousser. Ceci me rappelle une citation du maître médiéval Meister Eckhart, « Ce que nous plantons dans le terreau de la contemplation, nous le récolterons dans l’action ».
Etant une Occidentale bien trempée, ceci requiert un changement d’attitude de ma part. Je vais me donner le temps de ne rien faire, d’observer, d’écouter, d’attendre. Je ferais le prochain pas quand il se présentera. Il m’aura fallu du courage pour refuser quelques bonnes offres d ‘emploi et pour expliquer aux gens de mon entourage que je n’ai pas de projet en cours. Ecouter mon intuition plutôt que de faire un tableau de pour et de contre n’est pas ce que j’ai l’habitude de faire. Le plus dur est sans doute de faire une pause dans mon enseignement du yoga, inimaginable il y a encore un an. Qui sait si j’aurai d’autres opportunités « surtout à mon âge ? ».
Ce choix n’était même pas conscient au début. J’ai plusieurs personnes dans mon entourage qui sont frappées par de graves maladies, et cela fait toujours réfléchir. Ayant beaucoup travaillé et bien économisé toute ma vie, et ayant eu de la chance au passage, j’ai la possibilité de prendre un congé sans devoir attendre que ce soit un congé maladie. Je vais en profiter pour aller voir ma famille et mes amis un peu partout en Europe.
Sachant que le monde semble parfois devenir fou, et alors que se souvient de la Première Guerre Mondiale et devrait célébrer la Paix, vous pouvez me croire – je ne resterai pas sans le yoga de l’action (karma yoga) bien longtemps. Je vous tiens au courant. Où que je sois pendant ce congé, nous serons toujours connectés.
Namaste